Freud, PUF
Notes de lecture
« Aristote (…) le rêve n’est pas envoyé par les dieux, il n’est pas de nature divine, mais bien démonique, la nature étant démonique. »
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« Les Anciens (…) différence entre des rêves véridiques et de valeur, envoyés au dormeur pour l’avertir ou lui annoncer l’avenir, et des rêves futiles, trompeurs et vains dont la visée était de l’induire en erreur ou de le précipiter dans la perdition. »
« Le rêve, à vrai dire ne peut jamais se défaire du monde réel »
« Le matériau de base (…) ce que nous avons déjà vécu extérieurement ou intérieurement. »
« Que tout le matériel composant le contenu de rêve soit issu d’une façon ou d’une autre du vécu, donc qu’il soit reproduit, remémoré dans le rêve, voilà au moins qui constitue pour nous une connaissance incontestée. »
« Nous partons de l’hypothèse que le rêve est un résultat de notre propre activité d’âme. Le rêve achevé nous apparaît pourtant comme quelque chose d’étranger. »
« On est persuadé de ne pas penser mais de vivre quelque chose. »
« Le rêve est incohérent, réunit sans en être choqué les pires contradictions, admet des impossibilités, laisse de côté notre savoir si influent dans la journée, nous montre dans un état d’hébétude éthique et morale. »
« Interpréter un rêve, cela veut dire indiquer son sens. »
« Le rêve n’est pas un acte animique, il est un processus somatique qui se manifeste par des signes au niveau de l’appareil animique. »
« Il est un phénomène psychique à part entière et pour tout dire un accomplissement de souhait. »
« un souhait accompli. »
« De quoi rêve l’oie ? De maïs. Toute la théorie selon laquelle le rêve est un accomplissement de souhait est contenue dans ces deux phrases. »
« Même des rêves pénibles ou des rêves d’angoisse se révèlent être, après l’interprétation, des accomplissements de souhaits. »
« C’est dans une situation analogue que se trouve l’écrivain politique qui a des vérités désagréables à dire à ceux qui ont le pouvoir. S’il les dit sans déguisement, le détenteur du pouvoir va réprimer sa déclaration (…) c’est pourquoi il modère et déforme l’expression de son opinion. Selon la force et la susceptibilité de cette censure (…) il doit cacher sa communication choquante derrière un déguisement d’apparence anodine. »
« Nous pouvons donc admettre que chez l’individu les auteurs de la mise en forme du rêve sont deux puissances psychiques dont l’une constitue le souhait amené à l’expression par le rêve, tandis que l’autre exerce une censure sur ce souhait de rêve, par la contrainte de cette censure, aboutit à une déformation de la manifestation de ce souhait. »
« Les rêves pénibles contiennent de fait quelque chose qui est pénible à la seconde instance. Ce sont des rêves de souhait dès lors que tout rêve part de la première instance, la seconde se comportant seulement vis-à-vis du rêve d’une manière défensive, non créatrice. Si nous nous bornons à prendre en compte ce en quoi la seconde instance contribue au rêve, nous ne pourrons jamais comprendre le rêve. »
« L’angoisse névrotique est issue de la vie sexuelle et correspond à une libido qui a été déviée de sa destination et n’est pas parvenue à utilisation. »
« Je pense donc qu’il y a pour chaque rêve un excitateur du rêve provenant de ces expériences vécues après lesquelles on n’a pas encore passé une nuit de sommeil. »
« Il existe un fil de pensée allant des expériences vécues du jour du rêve à ces expériences vécues plus anciennes. »
« Quand une journée nous a apporté deux expériences vécues ou plus, qui sont dignes de susciter des rêves, le rêve, en faisant mention des deux, les réunit en un tout unique. Il obéit à une contrainte, celle de former, à partir d’elles, une unité. »
« Un constituant du contenu de rêve répète une impression récente du jour précédent. »
« Ou provenir du domaine d’une impression indifférente qui a été mise en relation, par une connexion plus ou moins riche. »
« L’élément doté de valeur psychique mais non récent peut être remplacé, aux fins de la formation du rêve, par un élément récent mais psychiquement indifférent. »
« La fraicheur d’une impression lui confère une certaine valeur psychique. »
« Le rêve ne s’adonne jamais à des vétilles. Nous ne nous laissons pas perturber dans le sommeil pour un rien. »
« Plus on s’engage profondément dans l’analyse des rêves, plus on est mis sur la trace d’expériences vécues de l’enfance, qui jouent un rôle comme sources du rêve dans le contenu de rêve latent. »
« En règle générale, la scène infantile n’est à vrai dire représentée dans le contenu du rêve manifeste que par une allusion et doit obligatoirement être développée à partir du rêve par l’interprétation. »
« Chaque rêve comporterait dans son contenu manifeste un point de rattachement au vécu récent, mais dans son contenu latent un point de rattachement au vécu le plus ancien. »
« Le rêve apparaît comme plurivoque (…) plusieurs accomplissements de souhait peuvent être réunis et coexister en lui, mais aussi un sens, un accomplissement de souhait, peut en recouvrir un autre, jusqu’à ce que tout au fond, on tombe sur l’accomplissement d’un souhait de la première enfance. »
« Le matériel du rêve (…) collection de restes psychiques, de traces mnésiques, auxquels il nous a fallu attribuer un caractère d’actualité à ce jour psychologiquement indéterminable. »
« Le rêve de la malade qui, la nuit, éloigne de sa joue l’appareil réfrigérant, montre une manière inhabituelle de réagir aux stimuli de douleur par un accomplissement de souhait ; il semble que la malade ait réussi provisoirement à s’anesthésier en attribuant ses douleurs à un étranger. »
« Lorsque les stimuli nerveux externes et les stimuli corporels internes sont suffisamment intenses pour contraindre l’attention psychique à se porter sur eux (…) ils constituent un point solide pour la formation du rêve. »
« L’angoisse dans les rêves peut être en effet psychonévrotique, être issue d’excitations psychosexuelles, l’angoisse correspondant dans ce cas à de la libido refoulée. »
« En général, nous ne sommes pas en mesure d’interpréter le rêve d’un autre lorsque celui-ci ne veut pas nous livrer les pensées inconscientes qui se trouvent derrière le contenu du rêve. »
« Il existe pourtant (…) un certain nombre de rêves que presque tout un chacun a rêvé de la même façon et dont nous admettons habituellement qu’ils ont aussi chez chacun la même signification. »
« D’après mes expériences déjà nombreuses, les parents jouent dans la vie d’âme enfantine de tous ceux qui seront plus tard des psychonévrosés le rôle principal. »
« Pensées de rêve et contenu de rêve s’offrent à nous comme deux présentations du même contenu en deux langues distinctes (…) le contenu du rêve est donné en quelque sorte dans une écriture en images, dont les signes sont à transférer un à un dans la langue des pensées de rêve. »
« Un prodigieux travail de condensation. Le rêve est concis, pauvre, et laconique, comparé à l’ampleur et la richesse des pensées du rêve(…) on sous-estime en général le degré de la compression (…) le degré de condensation est indéterminable. »
« Chacun des éléments du contenu du rêve se révèle est surdéterminé, représenté de multiples façons dans les pensées du rêve. »
« L’analyse des formations de mots insensées dans le rêve est particulièrement propre à mettre en évidence l’opération de condensation. »
« Ce n’est pas ce qui est important dans les pensées de rêve qui entre dans le rêve, mais ce qui y est contenu de multiples façons (…) parmi les pensées que l’analyse met à jour, il s’en trouve beaucoup qui sont assez éloignées du noyau du rêve (…) ce sont elles qui établissent une liaison entre le contenu et les pensées du rêve. »
« Le déplacement de rêve est un des principaux moyens pour parvenir à la déformation (…) déplacement et condensation sont à l’œuvre dans la transformation du matériel de pensée latent en contenu manifeste du rêve. »
« Le rêve ne peut absolument pas exprimer l’alternative
« ou bien ou bien » ; il en reprend habituellement les membres en un seul ensemble, comme s’ils étaient égaux en droit (…) un
« et », un simple alignement. »
« Le rêve s’octroie la liberté de présenter n’importe quel élément au moyen de son opposé-quant-au-souhait, de sorte que d’emblée on ne sait d’aucun élément susceptible d’avoir un contraire s’il est contenu positivement ou négativement dans la pensée du rêve. »
« L’identification s’applique là où il s’agit de personnes(…) les lieux sont souvent traités comme des personnes. »
« La personne composite(…) des traits visuels qui en réalité se répartissent entre deux personnes (…) par les gestes qu’on lui attribue, les mots qu’on lui fait dire ou la situation dans laquelle on la place. »
« Là où est aussi présenté dans le rêve un élément commun aux deux personnes, celui-ci est habituellement une invite à chercher un autre élément commun dissimulé dont la présentation est rendue impossible par la censure.»
« La possibilité de créer des formations composites est au premier rang des traits qui donnent si souvent au rêve une empreinte fantastique.»
« L’inversion, la transformation dans le contraire, est d’ailleurs l’un des moyens de présentation les plus prisés du travail de rêve (…) c’est au service de la censure que l’inversion prend une valeur toute particulière.»
«A côté de l’inversion dans le contenu il ne faut pas négliger l’inversion dans le temps. »
« Le matériel du rêve (…) est soumis à une compression, alors qu’en même temps des déplacements d’intensité entre ses éléments imposent par contrainte un renversement des valeurs psychiques de ce matériel. »
« La recherche psychanalytique ne connait entre la vie d’âme normale et la vie d’âme névrotique aucune différence principielle, mais seulement des différences quantitatives. »
« Tout aussi peu arbitraires sont les modifications que le rêve connaît lors de sa rédaction à l’état de veille. Elles restent en connexion associative avec le contenu dont elles prennent la place et servent à nous montrer la voie menant à ce contenu, qui lui-même peut bien être à son tour le substitut d’un autre. »
« Le narrateur a été prévenu par mon invitation que je compte déployer des efforts tout particuliers pour la solution du rêve ; il protège donc rapidement, sous la poussée de la résistance ; les points faibles du déguisement du rêve en remplaçant une expression qui le trahit par une autre plus éloignée. Il attire ainsi mon attention sur l’expression qu’il a laissé tomber.»
« La résistance ne s’est toujours pas épuisée dans les déplacements et les remplacements imposés par elle, elle s’attache ensuite encore, sous forme de doute, à ce qu’elle a laissé passer. »
« La psychanalyse est à bon droit méfiante. Une de ses règles s’énonce : tout ce qui vient perturber la poursuite du travail est une résistance. »
« Les divers rêves de la même nuit doivent, d’une manière tout à fait générale, être traités par le travail d’interprétation comme un tout. »
« Dans les rêves les mieux interprétés, on doit souvent laisser un point dans l’obscurité, parce que l’on remarque, lors de l’interprétation, que commence là une pelote de pensée du rêve qui ne se laisse pas démêler, mais qui n’a pas non plus livré de contributions supplémentaires au contenu du rêve. »
« L’état de sommeil rend possible la formation du rêve en abaissant la censure endopsychique. »
« Le rêve est un acte psychique d’une importance pleine et entière ; sa force de pulsion est toutes les fois un souhait à accomplir ; la méconnaissance qu’il rencontre comme souhait, ainsi que ses nombreuses bizarreries et absurdités, proviennent de l’influence de la censure psychique qu’il a subie lors de sa formation. »
« Obligation de condensation du matériel psychique, une prise en considération de la présentabilité en images sensorielles et- même si ce n’est pas régulièrement- la prise en considération d’un aspect extérieur rationnel et intelligible du rêve finalement formé. »
« Une pensée, d’ordinaire la pensée souhaitée, est objectivée dans le rêve, présentée comme une scène ou, à ce que nous croyons, vécue. »
« Le présent est la forme temporelle sous laquelle le souhait est présenté comme accompli. »
« Le contenu de représentation n’est pas pensé, mais transformé en images sensorielles, auxquelles on accorde alors foi et que l’on croit vivre. »
« Toute notre activité psychique part de stimuli (internes ou externes) et finit dans des innervations (…) à l’extrémité sensitive se trouve un système qui reçoit les perceptions, à l’extrémité motrice un autre qui ouvre les vannes de la motilité. »
« Des perceptions qui parviennent à nous, il reste dans notre appareil psychique une trace que nous pouvons appeler trace mnésique. »
« La fonction qui se rapporte à une trace mnésique, c’est elle que nous appelons
« mémoire. »
« Nous faisons l’hypothèse qu’un système tout à l’avant de l’appareil accueille les stimuli de perception, mais ne garde rien d’eux, donc n’a pas de mémoire, et que derrière celui-ci se trouve un deuxième système qui transpose l’excitation momentanée du premier en traces permanentes. »
« Ce que nous nommons notre caractère repose bel et bien sur les traces mnésiques de nos impressions ; or ce sont justement nos impressions qui avaient le plus fortement agi sur nous, celles de notre première jeunesse, qui ne deviennent presque jamais conscientes. »
« Le dernier des systèmes (…) nous l’appelons le préconscient pour indiquer que les processus d’excitation en lui peuvent parvenir à la conscience sans être davantage empêchés, au cas où sont encore remplies certaines conditions, par exemple le fait d’atteindre une certaine intensité. »
« La force de pulsion est fournie par l’inconscient (qui) est le point de départ du rêve. »
« Nous sommes en droit de dire du rêve qu’il a un caractère régrédient. »
« Cette régression (est) un effet de la résistance qui s’oppose à la pensée jusqu’à la conscience par la voie normale, ainsi que de l’attraction exercée en même temps sur elle par des souvenirs présents qui ont une grande force sensorielle.
«
« Le rêver serait au total une part de régression aux faits les plus précoces dans l’existence du rêveur, une revivification de son enfance, des motions pulsionnelles qui y étaient dominantes et des modes d’expression qui y étaient disponibles. »
« Il me semble bien plutôt qu’avec la domination progressive de notre vie pulsionnelle par l’activité pensante, nous renonçons de plus en plus à la formation ou la conservation, tenues pour inutiles, de souhaits aussi intenses que ceux que connaît l’enfant.»
« Le rêve n’apparaitrait pas si le souhait préconscient ne savait aller chercher un renforcement ailleurs (…) à savoir dans l’inconscient.»
« Le souhait conscient ne devient l’excitateur du rêve que s’il réussit à éveiller un souhait inconscient ayant un énoncé semble, par lequel il se renforce (…) de provenance infantile. »
« Les motions de souhait restant de la vie de veille consciente, je les fais donc passer à l’arrière-plan, pour la formation du rêve. »
« Des rêves de déplaisir peuvent être aussi des rêves de punition. »
« Le mécanisme de la formation du rêve devient, d’une façon générale, beaucoup plus transparent si, à la place de l’opposition entre conscient et inconscient, on met celle entre moi et refoulé. »
« Le caractère essentiel des rêves de punition resterait donc que pour eux, ce qui devient formateur du rêve, ce n’est pas le souhait inconscient venu du refoulé (système inconscient), mais c’est le souhait de punition réagissant contre lui, appartenant au moi, bien qu’il soit inconscient (c’est-à-dire préconscient.) »
« Dans la plupart des rêves, un centre doté d’une intensité sensorielle particulière peut être reconnu. »
« Les éléments à proximité de l’accomplissement de souhait n’ont souvent rein à faire avec le sens de celui-ci, mais s’avèrent être des rejetons de pensées pénibles allant à contre- courant du souhait. »
« Ces éléments récents et indifférents parviennent très souvent, comme substitut des éléments les plus anciens, à passer des pensées de rêve parce qu’ils ont en même temps le moins à redouter la censure de résistance. »
« Le rêver est un morceau de la vie d’âme enfantine surmontée. »
« (Le rêve) ne dispose pas d’autres forces que de celles des motions de souhait. »
« La théorie de tous les symptômes psychonévrotiques culmine dans cette seule proposition : eux aussi doivent être conçus comme accomplissements de souhait de l’inconscient. »
« Le symptôme n’est pas seulement l’expression d’un souhait inconscient réalisé ; il faut encore que s’y ajoute un souhait provenant du préconscient. »
« Un symptôme hystérique apparaît seulement là où deux accomplissements de souhait opposés, provenant chacun de la source d’un système psychique différent, peuvent se rejoindre dans une seule expression. »
« Au cours de la journée(…) le souhait inconscient s’est frayé la voie vers les restes du jour, effectuant son transfert sur eux. Apparaît alors un souhait transféré sur le matériel récent, ou bien le souhait récent réprimé s’est revivifié par un renforcement provenant de l’inconscient. Il voudrait alors, par la voie normale de processus de pensées passant par le préconscient (…) avancer jusqu’à la conscience. Mais il se heurte à la censure qui persiste et à l’influence de laquelle il est maintenant soumis. Ici, il subit la déformation dont la voie était déjà frayée par le transfert sur le récent. »
« Le processus du rêve emprunte donc la voie de la régression qui est ouverte précisément du fait de la particularité de l’état de sommeil et suit, ce faisant, l’attraction qu’exercent sur lui des groupes de souvenirs qui, en partie, ne sont eux-mêmes présents que comme investissements visuels et non comme traduction dans les signes des systèmes ultérieurs. »
« La conscience (…) est, à l’état de veille, excitable à partir de deux endroits (…) le système de perception (…) à partir des excitations de plaisir et déplaisir qui s’avèrent être presque l’unique qualité psychique, lors des transpositions d’énergie) l’intérieur de l’appareil. »
« Le préconscient réclame de dormir. Mais une fois le rêve devenu perception, il est en mesure, par les qualités maintenant acquises, d’exciter la conscience. »
« La première portion du travail de rêve commence déjà dans la journée, encore sous la domination du préconscient. Sa deuxième portion, la modification par la censure, l’attraction par les scènes inconscientes, la pénétration jusqu’à la perception, cela se poursuit sans doute tout la nuit durant. »
« Par le travail de rêve, l’intensité suffisante pour attirer la conscience vers soi et réveiller le préconscient. »
« Dans l’inconscient (…) rien n’est passé ni oublié. »
« La psychothérapie doit intervenir. Sa tâche est d’apporter pour les processus inconscients une liquidation et un oubli. »
« Le rêve est cette fonction (…) il éconduit (…) l’excitation de l’inconscient, lui sert de soupape et garantit simultanément, en échange d’une dépense minime d’activité vigile, le sommeil du préconscient. »
« Le processus de rêve est d’abord toléré comme accomplissement de souhait de l’inconscient ; si cette tentative d’accomplissement de souhait secoue le préconscient si intensément que celui-ci ne peut plus garder son calme, le rêve a alors rompu le compromis, n’ayant plus accompli l’autre volet de sa tâche. Il est alors tout de suite interrompu et remplacé par le plein éveil. »
« Nous apprenons ainsi que le symptôme a été constitué pour prévenir l’éruption de l’angoisse ; la phobie est dressée face à l’angoisse comme une forteresse frontalière. »
« Posons donc la thèse que la répression de l’inconscient est nécessaire avant tout parce que le cours des représentations dans l’inconscient, livré à lui-même, développerait un affect qui avait à l’origine le caractère du plaisir, mais qui, depuis le processus du refoulement, revêt le caractère du déplaisir. La répression a pour fin, mais aussi pour résultat, de prévenir ce développement de déplaisir. »
« Du fait de la domination de la part du préconscient, ces représentations sont pour ainsi dire jugulées, inhibées lorsqu’il s’agit d’émettre des impulsions développant de l’affect. »
« L’explication que j’ai donnée de cette angoisse, c’est qu’il s’agit d’une excitation sexuelle qui, n’étant pas comprise par eux (les enfants) n’est pas maitrisée, qui se heurte sans doute aussi à une récusation parce que les parents y sont impliqués, et qui, de ce fait, se transforme en angoisse. »
« Le processus du rêve, (…) pour des raisons tenant à la censure, il transfère l’intensité psychique de ce qui est significatif mais également choquant sur ce qui est indifférent. »
« Nous avons appris que le rêve remplace un certain nombre de pensées qui proviennent de notre vie diurne et qui sont agencés tout à fait logiquement. »
« Ces pensées peuvent au contraire très bien provenir de la journée, s’être poursuivies, inaperçues de notre conscience, depuis leur coup d’envoi, se trouvant alors toutes prêtes au moment de l’endormissement. »
« Le devenir-conscient est en corrélation avec l’orientation assignée à une fonction psychique déterminée, l’attention, qui, semble-t-il n’est dépensées qu’en une quantité déterminée, laquelle a pu être détournée par d’autres buts du cheminement de pensée en question. »
« Le cheminement de pensée entrepris et délaissé peut alors continuer à se dérouler sans que l’attention se tourne de nouveau vers lui, à moins qu’il n’atteigne en un endroit une intensité particulièrement élevée qui attire l’attention par contrainte. »
« À partir d’une représentation-but, une certaine grandeur d’excitation, que nous appelons
« énergie d’investissement », est déplacée le long des voies d’association choisies par cette représentation-but. »
« Un cheminement de pensée ainsi suscité dans le préconscient peut s’éteindre spontanément ou se conserver. »
« Mais d’autres représentations-but sont aux aguets dans notre préconscient, sont issues des sources de nos souhaits inconscients et toujours en mouvement. Celles-ci peuvent s’emparer de l’excitation dans la sphère des pensées laissées à elles-mêmes, établissent la liaison entre elle et le souhait inconscient. »
« Dans le préconscient se produit un train de pensée qui, délaissé par l’investissement préconscient, a trouvé un investissement depuis le souhait inconscient. »
« Le résultat du travail de condensation produit les intensités qui sont exigées pour la percée dans les systèmes de perception. »
« à partir de l’analyse du symptôme une fois formé, que ces pensées normales ont subi un traitement anormal et que, au moyen de la condensation, de la formation de compromis, en passant par des associations superficielles, en masquant les contradictions, en empruntant éventuellement la voie de la régression, elles ont été translatées dans le symptôme. »
« La seule représentation que je maintienne fermement, c’est que l’activité du premier système est dirigée vers le libre déversement des quantités d’excitation et que le second système, par les investissements qui en proviennent, entraîne une inhibition, de ce déversement, une transformation en investissement quiescent. »
« L’acte de se détourner du souvenir, qui n’est qu’une répétition de la fuite d’autrefois devant la perception, est facilité aussi par ceci que le souvenir, contrairement à la perception, ne possède pas suffisamment de qualité pour exciter la conscience et par là tirer à soi un nouvel investissement. Cet acte, qui se produit sans peine et régulièrement, par lequel le processus psychique se détourne du souvenir de ce qui fut autrefois pénible, donne le modèle et le premier exemple du refoulement psychique. »
« Le second système investit un souvenir de telle sorte que l’écoulement est inhibé par lui, donc que l’est aussi l’écoulement, comparable à une innervation motrice, qui mène au développement de déplaisir. »
« Le second système ne peut investir un représentation que lorsqu’il est en mesure d’inhiber le développement de déplaisir partant d’elle. »
« Un début de déplaisir doit être nécessairement admis, car cela annonce au second système la nature du souvenir et son inaptitude éventuelle à la fin poursuivie par le penser. »
« Processus primaire ; celui qui se produit sous l’effet de l’inhibition du second système processus secondaire. »
« Les processus secondaires ne se forment que peu à peu au cours de la vie, inhibant et recouvrant les processus primaires, et n’atteignant peut-être leur pleine domination sur eux qu’au faite de la vie. »
« L’accomplissement de ces souhaits ne provoquerait plus un affect de plaisir, mais au contraire un affect de déplaisir, et c’est justement cette transformation d’affect qui constitue l’essence de ce que nous désignons comme refoulement. »
« La théorie des psychonévroses affirme avec une totale certitude que ce ne peuvent que des motions de souhait sexuelles provenant de l’infantile qui, dans les périodes de développement de l’enfance, ont connu un refoulement. »
« Nous dirons que le rêve prouve que le réprimé persiste aussi chez l’homme normal et reste capable d’opérations psychiques. »
« L’interprétation du rêve est la via regio menant à la connaissance de l’inconscient dans la vie d’âme. »
« Se départir de la surestimation de la propriété-conscience est finalement l’indispensable condition préalable à toute compréhension exacte de la provenance du psychique. L’inconscient (…) doit être admis comme base générale de la vie psychique. L’inconscient est le cercle le plus grand qui inclut celui, plus petit, du conscient ; tout ce qui est conscient a un stade préliminaire inconscient. »
« L’inconscient est le psychique proprement réel, aussi inconnu de nous dans sa nature interne que le réel du monde extérieur et qui nous est livré par les données de la conscience tout aussi incomplètement que l’est le monde extérieur par les indications de nos organes sensoriels. »
« Nous ne sommes vraisemblablement que trop enclins à surestimer le caractère conscient, même s’agissant de la production intellectuelle et artistique. »
« Mais au sens qui est le nôtre, l’un, que nous appelons inconscient, est de plus incapable de conscience, tandis que l’autre, préconscient, est ainsi nommé par nous parce que ses excitations peuvent parvenir à la conscience. »
«Le système préconscient se trouve tel un écran entre le système Inconscient et la conscience. Le système préconscient ne fait pas que barrer l’accès à la conscience, disions-nous, il domine aussi l’accès à la motilité volontaire et dispose du pouvoir démettre une énergie d’investissement mobile dont une partie nous est familière en tant qu’attention. »
« Le refoulement (…) s’effectue plus facilement sur des souvenirs. »
« Mot de Platon, à savoir que le vertueux se contente de rêver de ce que le méchant fait dans la vie. »
Rédacteur : Fabrice ROSINA